Le collectif CAV.Béatitudes communique :
(Collectif d’Accompagnement des Victimes des Béatitudes)
Le 11 janvier 2024, La communauté des Béatitudes a créé un « dispositif indépendant d’accueil et de médiation » à destination de ses victimes.
Ce dispositif a été mis en place après « un long travail de réflexion et de consultation d’experts* » engagé « au printemps 2022 *», car la communauté n’a pas souhaité adhérer à la CRR, ceci afin de pouvoir, selon elle « accueillir toute personne victime d’un préjudice ou d’un abus de la part d’un membre de la Communauté » (la CRR - Commission Reconnaissance et Réparation des religieux de France pour les victimes dans les communautés religieuse - à ce jour ne s’adressant qu’aux personnes victimes d’agressions sexuelles).
L’enjeu est important pour « la Famille ecclésiale de vie consacrée la Communauté des Béatitudes », en créant son propre « dispositif indépendant » celle-ci doit montrer à l’institution ecclésiale sa capacité à « gérer les victimes », pour montrer sa « bonne gouvernance ».
Pour nous, personnes victimes, l’enjeu est tout autre, notre but est la reconnaissance et réparation de nos « divers abus », tout en étant accueillies de manière à ce que les anciens traumatismes ne ressurgissent pas.
Surtout que la participation à ce dispositif ne soit pas une souffrance de plus.
A ce jour voici ce que le collectif sait sur le dispositif, d’après les réponses fournies par la communauté (sœur Laetitia) et le « dispositif abus » ([email protected]) lui-même (aucun de ses courriels ne sont signés).
- Le dispositif est porté par l’association AP 21, qui rassemble des psychologues catholiques. La communauté assure ne pas avoir de contact avec les personnes choisies par l’association. Au départ l’association devait choisir aussi des magistrats et des religieux pour composer le dispositif, dans son courriel de réponse type à nos demandes, il n’y a plus qu’une rencontre avec deux psychologues médiateurs après un premier entretien téléphonique de présentation. Et toujours aucune signature.
- Au niveau du fonctionnement, il est impossible de savoir comment est financé le dispositif abus, et si la communauté le finance, quelles sont les garanties d’indépendance. A ces questions le dispositif abus ne nous a pas répondu en bottant en touche : « Pour le moment, nous donnons la priorité aux personnes qui s’adressent au dispositif de manière individualisée, puisque cette individualisation est a été préconisée et nous semble la plus respectueuse »
- La reconnaissance et la réparation seront du « sur-mesure et individualisées » nous assure Sœur Laetitia. En revanche les moyens financiers prévus ne sont pas indiqués. La réparation peut être financière, mais pas seulement et elle en fonction des victimes « sur la base des règles de droit commun » (sic ? et aucune explication sur « ce droit commun » ne nous a été fournie).
- Nous nous interrogeons sur la proposition de « restauration » et l’insistance à amener les victimes à la « réconciliation » (même si « chacun sera libre de l’emprunter ou non »). Aucune autre instance de réparation ne le fait.
Concrètement, les premiers retours de victimes font état d’un courriel type décrivant ce que nous indiquons ci-dessus, et annonçant une prise de rendez-vous téléphonique. Et pour le moment rien de plus.
Le collectif est très réservé et inquiet au sujet de cette instance. Car les réponses fournies aussi bien par la communauté, que dans les premiers mails de contact avec le dispositif abus, n’offrent aucunes réponses claires.
Le nom des membres du dispositif, son financement et son fonctionnement sont opaques. Cette absence de transparence sur une instance chargée d’accueillir des personnes en souffrances, certaines depuis de longues années, n’offre aucune garantie que celles-ci seront accueillies dans les meilleures conditions possibles.
L’insistance sur une possible « réconciliation » jette un trouble supplémentaire que l‘appel à la « liberté de chacun » n’éclaire pas, vu la propension ancienne de cette communauté à manipuler et à culpabiliser les personnes. La prudence aurait été de s’en tenir à la reconnaissance et à la réparation, comme les autres dispositifs.
De plus il s’agit d’accueillir « toute personne victime d’un préjudice ou d’un abus de la part d’un membre de la Communauté », quid de celles qui sont victimes non pas d’un membre, mais d’un fonctionnement d’ensemble ?
Pour toutes ces raisons, le collectif reste très vigilant sur la façon dont seront traitées les victimes et leurs demandes. Car pour le moment le dispositif semble plus au service des Béatitudes que des victimes
Contact presse :
Site Internet : cavbeatitudes.fr
Facebook : CAV Béatitudes
X : @CavBeat
REMY Myriam Coordinatrice 0667003273
* communiqué de Presse du 11/01/2024 de la communauté des Béatitudes